mars 2024
Où avez-vous grandi et quelles étaient vos premières ambitions ?
Je suis né à Olbia qui, à l'époque, n'avait pas beaucoup d'écoles. J'ai étudié la comptabilité et j'ai voulu poursuivre mes études à l'université, j'ai donc fréquenté l'ISEF (Istituto Superiore per Educazione Fisica) mais j'ai dû quitter la Sardaigne.
Vous avez été très sportive dès votre plus jeune âge et avez eu une carrière fructueuse en représentant l'Italie au sein de l'équipe nationale d'athlétisme.
J'ai été championne régionale du 400m haies et du relais 4x400m pendant trois ans. J'ai terminé quatrième aux championnats d'Italie sur 400m haies et première en cross-country par équipe. Je remercie le sport pour toutes les leçons qu'il m'a apportées : la réalisation d'objectifs, la loyauté, le partage et l'importance de l'équipe. Si l'on veut toujours gagner, il faut concourir seul, mais j'ai toujours préféré concourir pour mon équipe. J'ai aimé les haies de tout mon cœur parce qu'elles m'ont appris que dans la vie, on tombe et on se relève plus fort qu'avant. Je suis tombée plusieurs fois et je continue à tomber, c'est la beauté de la vie. 
Comment et quand avez-vous commencé à travailler à Marina di Portisco et quelle était votre fonction au départ ?
Mon aventure à Portisco a commencé en avril 1988. J'ai passé les quatre premiers mois à me rendre toutes les deux semaines à Florence, où se trouvait le siège de l'entreprise, pour apprendre à gérer le port de plaisance. L'expérience a été merveilleuse ; l'accès aux bureaux offrait des vues à couper le souffle, ce qui m'a donné l'impression d'être dans un endroit magique.
J'ai commencé par m'occuper de la gestion des clients, des bateaux et des ventes. À l'époque, Marina di Portisco ne comptait que 349 places et le premier grand bateau que nous avons accueilli était un Baglietto de 36 mètres appartenant à la famille Swarovski, que nous avons amarré sur le côté par manque de place.
Comment votre rôle a-t-il évolué au fil des ans, et depuis qu'IGY Marinas a repris la gestion du port de plaisance en 2021 ?
Je me considère comme une personne chanceuse car, pour une femme, j'ai parcouru un long chemin, représentant l'entreprise en tant que directeur adjoint de la marina, et pour cela je remercie les personnes qui ont cru en moi. Quant à l'arrivée d'IGY, cela faisait des années que j'attendais un changement, mon intention était de quitter le monde nautique.
En quoi consiste votre poste actuel au quotidien - quels sont les défis à relever et qu'est-ce qui vous plaît le plus ?
Chaque jour est un nouveau défi pour moi, pour atteindre les objectifs fixés par IGY. Je trouve cela motivant car cela me permet de participer à la réalisation, en apportant de nouvelles idées et opinions, en partageant l'importance du groupe. Du plus haut au plus bas niveau, chacun est en mesure d'apporter une valeur ajoutée à l'entreprise.
Vos collègues me disent que vous êtes un mentor aimable et généreux - y a-t-il quelqu'un qui vous a offert le même soutien tout au long de votre parcours ?
Marina di Portisco est comme une grande famille. Nous travaillons en équipe, nous discutons et nous aimons tous Marina di Portisco. Après tant d'années, j'essaie de partager mon expérience en espérant que l'on retiendra le positif et non le négatif.
Je vais bientôt franchir une étape dans mon travail : l'un de mes objectifs a été de faire en sorte que mon expérience soit transmise. Je garderai toujours un bon souvenir de la direction précédente et je dois dire que l'expérience avec IGY est plus que positive.
Quels types de navires viennent à Portisco et quand la saison commence-t-elle et se termine-t-elle ?
Nous accueillons une large gamme de bateaux, des dériveurs aux superyachts de 90 mètres, et plus la taille est grande, plus les besoins du propriétaire et de l'équipage sont importants. Nous commençons à planifier la saison dès le début de l'année et, de la mi-mai à la mi-octobre, nous nous concentrons principalement sur la gestion des clients.
Comment décririez-vous l'ambiance de Portisco Marina et quels sont les points forts des environs ?
Marina di Portisco a un potentiel très élevé. La marina est très abritée, et nous nous distinguons par notre excellente assistance à l'amarrage, que ce soit en dériveur ou depuis la terre ferme. Notre station-service est ouverte de 8h à 20h, contrairement aux ports voisins qui ferment dans l'après-midi. Nous offrons également un excellent service à la clientèle, en proposant des plongeurs, l'utilisation de notre voiture de courtoisie, le ramassage des déchets pour les bateaux à l'ancre et un système de recirculation qui nous permet d'avoir toujours un plan d'eau propre.
Quel est le rapport entre Marina di Portisco et Marina di Porto Cervo en haute saison ou pendant les régates annuelles du Yacht Club Costa Smeralda ?
Nous avons de très bonnes relations, nous essayons d'aider les clients de Portisco qui veulent se rendre à Porto Cervo, et vice versa, et nous collaborons à des activités communes.
Comment la navigation de plaisance en Sardaigne a-t-elle évolué ou changé au cours des dix dernières années ?
Je pense que c'est le point critique pour de nombreuses marinas. Depuis plusieurs années, les bateaux sont de plus en plus grands et dépassent les normes établies lors de leur construction. Un autre point à considérer est l'offre actuelle de places de port. Dans le cas des voiliers, les plus grandes difficultés sont liées à des tirants d'eau plus importants, mais la plupart du temps, Marina di Portisco est en mesure de répondre à ces besoins.
Sur le plan personnel, de quoi êtes-vous le plus fier ?
Je ne regrette pas les choix que j'ai faits. J'ai songé à changer de carrière, mais j'apprécie beaucoup l'environnement et ce type de travail.
Si vous aviez accès à n'importe quel yacht dans le monde pendant deux semaines, où iriez-vous et que feriez-vous ?
Je dirais que ce qui compte, ce n'est pas la taille du bateau ni l'endroit où vous allez, mais les personnes avec lesquelles vous allez partager cette expérience. Il y a de nombreuses années, j'ai eu l'occasion de participer au transfert d'un prestigieux voilier de 20 mètres de Portisco en Toscane. Pendant la nuit, j'ai vu des dauphins suivre le sillage du bateau sous un ciel couvert d'étoiles. Une expérience inoubliable.
Quel est le fait le moins connu sur Loredana Cieno qui surprendrait vos collègues ?
Je pense qu'ils seraient surpris si je n'étais pas capable de trouver une solution à une situation.